Un petit air de Louisiane souffle en Normandie en 1917. Le jazz est à peine murmuré par les soldats américains débarquant sur les côtes françaises. Mais il s’empare déjà de toute une région, puis de Paris et enfin, de tout un pays…

L’émergence du jazz en Basse-Normandie dans les années 60

Après son arrivée en France en 1917, le jazz se fait de plus en plus connaître dans le département de la Manche à l’issue du Débarquement de 1944. Popularisé par les soldats américains très présents à Cherbourg, le jazz envahit deux clubs ouverts en juillet par la Croix-Rouge américaine. Mais c’est dans les années 60 que ce style prend tout son essor au sein d’une société avide du modèle américain, de distraction, d’évasion. Les trois instruments rois des années 40, la trompette, le saxophone et la contrebasse, sont rejoints par le piano. Les années 60 voient alors l’avènement du jazz électrique et de la fièvre qu’il suscite chez ses plus grands fans caennais. Le festival de jazz organisé par la Maison de la Culture de Caen attire les plus grands jazzmen français et américains et transforme à jamais le paysage culturel de la Basse-Normandie.

Le jazz « normand » en quelques dates

L’année 1944 signe l’arrivée triomphante du jazz dans les clubs et salles improvisées des grandes villes de Normandie pour distraire les soldats américains. Les années 60, quant à elles, ont instillé une organisation plus durable des grands événements de jazz, jusqu’à en faire une tradition normande à part entière. Les années 70 et 80 voient se multiplier les concerts à dominante jazz dans les cafés de Caen, les classes de jazz au sein des écoles de musique, le Caen Jazz Action, véritable festival de jazz 100 % normand. N’oublions par l’émission de radio Atout Jazz sur France Bleu, programmant des concerts mensuels gratuits. Elle assure l’implantation définitive de ce genre musical unique, tout comme la 1re édition de Jazz sous les pommiers, à Coutances, en 1982.

Un jazz plus que vivant en Normandie

La Normandie nous offre la chance unique de côtoyer un jazz originel et en perpétuelle évolution sans prendre l’avion pour New York. Depuis la création du Jazz Club de Normandie, en 1996, collectif associatif d’amateurs de jazz traditionnel, des groupes de jazz locaux ne cessent de se former, de se produire et de faire parler d’eux. Depuis 2000, le célèbre bar El Camino, à Caen, accueille régulièrement le Collectif Jazz de Basse-Normandie pour des concerts uniques et prisés. C’est dans cet esprit, entreprenant et créatif, que le Petit Label naît en 2003 pour produire une série d’albums dédiés au jazz, majoritairement conçus par des groupes régionaux. Whisper Note ne fait pas exception à la règle : il a d’abord fait parler de lui en Normandie, avant de se livrer à des incursions parisiennes.

Les groupes de jazz cultes en Normandie

Plus personne n’ignore ces groupes de jazz ne cessant de surprendre et de charmer leur public : Laurenza and Co, Lp Animation, Jazztime, BleuCitron et l’expertise musicale irremplaçable de Whisper Note.

Mais force est de constater que des groupes de jazz plus traditionnels côtoient aussi d’autres formations davantage influencées par la vague cubaine. Le jazz de rue se frotte désormais aux clubs renommés devenus institutions régionales, l’explosion d’un quasi-orchestre aux duos intimistes touchants.

L’avenir du jazz en Normandie

Nous ne pouvons que souhaiter au jazz une longue carrière et tradition musicale en Normandie. Ses racines, prises dans les tourmentes de la guerre, ont fait du jazz un art de vivre à la normande dont plus personne ne saurait se passer. Il faut compter sur des groupes passionnés comme Whisper Note pour offrir à ces rythmes et airs uniques encore de belles années, des scènes et des salles combles.