Lorsque l’on évoque le jazz, la notion de swing ne tarde pas à faire son apparition. Pour beaucoup, le swing fait partie intégrante du jazz, c’est ce qui en fait son essence même. Si c’est en partie vrai, le swing désigne aussi un courant particulier du jazz, né au milieu des années 1920. Pour beaucoup, l’ère du swing fait partie des moments fondateurs de la culture jazz.

Un style incontournable

Le swing est né dans le milieu des années 20 et a connu un véritable essor alors que la Grande Dépression bouleversait le cours de l’histoire. Ce sont les big bands emmenés par Duke Ellington, Benny Goodman ou encore Count Basie qui ont contribué à le populariser. La grande époque du swing est d’ailleurs souvent surnommée « l’ère des big bands ».

Comparé au rag-time, le rythme du swing est plus lent. Cependant, alors que le morceau est entonné par le big band, un soliste y ajoute des envolées invitant à la danse. Louis Armstrong, au sein du Henderson Band, fut l’un des solistes qui permit au swing de s’imposer comme un nouveau courant jazz au dynamisme irrésistible.

Le swing, une ode à la liberté

Lorsque Louis Armstrong quitte le Henderson Band, il continue ses expérimentations mêlant les sonorités typiques de la Nouvelle-Orléans et les improvisations. Les morceaux passent alors à des mesures à 4 temps. L’accent est désormais mis sur le deuxième et le quatrième temps, auxquels les notes de ses solos de trompette répondent.

De Chicago à La Nouvelle-Orléans, en passant bien évidemment par New York, tous les big bands succombent au swing. Le public suit tout d’abord dans les clubs de jazz puis à la radio. En 1935, le Benny Goodman Orchestra devient un habitué de l’émission Let’s Dance. Elle popularise le swing et, très vite, toute l’Amérique se met à danser le jitterbug, une variation du lindy hop. L’heure est à la liberté aussi bien pour les solistes que les danseurs qui laissent toute leur créativité s’exprimer.

Un règne de courte durée, mais un style là pour l’éternité

Jusqu’au milieu des années 1930, les solistes sont les stars des orchestres. Quelques big bands laissent place à des voix pour entamer les hymnes de jazz les plus connus, mais le swing reste en majorité une grande fête pour les musiciens. Mais quand, au début des années 1940, Ella Fitzgerald, Franck Sinatra ou encore Peggy Lee font leurs apparitions, la voix prend le dessus. La danse passe alors au second plan et le bebop s’impose comme le nouveau son du jazz. Cependant, le swing ne disparaît pas pour autant !

Alors que l’économie du pays est affaiblie par l’effort de guerre, ce sont désormais des ensembles plus modestes qui continuent de faire swinguer l’Amérique. Il devient impossible pour les big bands de se produire ou d’enregistrer. On continue tout de même à danser, mais quand, en 1944, le Gouvernement décide de taxer les nightclubs dansants, une page se tourne. Le swing sert alors d’inspiration pour un courant naissant : le R&B. Les décennies passent et le swing reste omniprésent. Dans les années 2000, c’est la popstar Robbie Williams qui le remet au goût du jour avec un album de reprises. De la country au hip-hop en passant par l’électro avec le groupe français Caravan Palace, le swing inspire toujours et se réinvente en permanence.

Après son avènement au début des années 1930, le swing connut un règne sans partage. Même si cette période faste fut courte, il marqua de manière indélébile le jazz. Ce style ne manque également pas d’inspirer Whisper Note qui prend toujours plaisir à retrouver l’esprit bon enfant du swing à chacun de ses concerts en big band.