L’âge d’or du jazz (1930-1940)

Style le plus apprécié du grand public et des néophytes en matière de jazz, le swing est une véritable invitation à la danse. Dynamique et festif, il apporte une touche raffinée et chaleureuse à toutes les soirées et prend ses origines des iconiques big bands (ces grands orchestres d’élégants musiciens de jazz) créés dans les années 30. C’est à cette période que les morceaux les plus populaires se retrouvent joués dans les clubs les plus à la mode.

Une musique qui se vit

Loin des standards de la chanson traditionnelle et du jazz joué à l’époque, le swing est une musique riche d’émotions et de sensations qui se vit entièrement. Et tandis que l’Amérique sort d’une période de crise et que le peuple se remet à peine des privations et de la ruine, le swing s’impose comme une bouffée d’oxygène. Les Américains veulent danser et s’amuser sur une musique entraînante et divertissante, et sacrent alors le swing comme la musique la plus populaire du moment. Il est joué partout, des clubs branchés aux concerts les plus raffinés en passant par les cinémas, et accompagne le quotidien des Américains, puis rapidement du reste du monde.

Chicago puis New York

Si le swing est au départ originaire des clubs de Chicago et de La Nouvelle-Orléans, tout comme le jazz, il trouve rapidement sa place à New York, où il prend officiellement ses quartiers. La ville devient alors le véritable berceau du swing, tel qu’on le connaît actuellement, et voit faire carrière quelques génies du genre comme Duke Ellington ou Fletcher Henderson, grands noms du jazz encore aujourd’hui.

Des morceaux incontournables

Parmi les nombreux morceaux composés ces années-là, trois se démarquent plus particulièrement. C’est le cas de « It Don’t Mean a Thing If It Ain’t Go That Swing », en 1931, qui peut être traduit littéralement par « Cela n’a pas de sens s’il n’y a pas ce swing ». Duke Ellington et Irving Mills créent un standard du jazz dans lequel les cuivres s’associent à des ventouses de plomberie pour des notes en sourdine : un morceau emblématique de la période avec une rythmique percutante.

Autre incontournable, « Sing Sing Sing », écrit en 1936 par Louis Prima, est un standard du swing qui fait toujours son petit effet. Enfin, le morceau « In The Mood », de 1936, est sans doute le plus populaire de ces trois morceaux de jazz. Composé par Joe Garland et Andy Razaf, il sera ensuite arrangé par Glenn Miller en 1939 pour lui faire connaître ses heures de gloire.

Le swing, porteur de combats

Alors que l’industrie du disque était en perte de vitesse au début des années 30, le swing et le jazz lui permettent de retrouver un souffle et multiplient par 5 le nombre de disques vendus aux États-Unis en un peu plus de 5 ans. Mais c’est avec l’arrivée de musiciens noirs au sein des orchestres de jazz que le swing s’impose comme une petite révolution musicale.

En France, les années 30 et le jazz sont marqués par Django Reinhardt et l’apparition d’un swing manouche encore inédit. Caractérisé par une rythmique rapide et la présence de deux guitares, d’une contrebasse et d’un violon, il se distingue par l’absence de percussions et de cuivres.